L’art du rassemblement
27.09 > 01.10.2017
La Bellone et dans les rues de Bruxelles, Molenbeek, Anderlecht

Qu’est-ce qui nous rassemble ? Qu’est-ce qui nous relie ? Qu’est-ce qui nous met en mouvement ?
« Nous » : famille, meute, bande, clan, groupe, communauté, classe ou société, nous ne sommes plus les mêmes dès lors que nous sommes au pluriel.

Pour penser et panser les plaies de la ville – celles encore fraîches du terrorisme, qui nous laisse en convalescence sécuritaire ; celles du déchirement social, qui veut nous diviser ; celles des pics de pollution, qui ne s’arrêtent à aucun quartier – les défis doivent être envisagés en commun, et le commun est un des plus grands défis.

Comment partageons-nous, en commun ?
Comment agissons-nous, de concert ?
Comment nous réunissons-nous, ensemble ?

Urban Academy
Mercredi 27.09 - 10:00 > 17:30
Jeudi 28.09 - 10:00 > 17:30
Vendredi 29.09 - 10:00 > 17:30
Samedi 30.09 - 10:30 > 12:30

Les trois journées de débats et de recherche de SIGNAL – prolongées par les « conclusions prospectives » du samedi matin – prendront cette année une forme délibérément plus collective en matinée, sous l’égide de l’activiste et journaliste Peggy Pierrot. Les ateliers de l’après-midi seront comme à l’accoutumée consacrés à la rencontre avec des pratiques artistiques urbaines venues d’ailleurs – cette année d’Allemagne, du Canada, de Finlande, de Grèce, d’Inde, d’Italie et de Moldavie.

Special Guests : The Yes Men
Mercredi 27.09 - 20:00

Hors format habituel de l’université, et en partenariat avec la Fabrique de théâtre, nous accueillons cette année les artivistes américains les Yes Men, qui mènent également un atelier donnant lieu à une performance présentée dans le programme public de SIGNAL, face à la Bourse, samedi après-midi

IN SITU Space
Depuis 2016, certains des ateliers donnés dans le cadre de SIGNAL sont consacrés à des pratiques de membres de la plateforme IN SITU, dont le Cifas fait partie. L’an passé, nous avions invité l’association PLACCC de Budapest. Cette année, nous accueillons Vladimir Us, responsable de l’association Oberliht à Chisinau (Moldavie), et Linda Di Pietro, directrice du festival de Terni (Italie).

Invités
Avec Vassia A. Vanezi (CY/GR), Eero Yli-Vakkuri (FI), Brigitte Mounier (FR), Mammalian Diving Reflex (CA), Linda Di Pietro (IT), Lotte Lindner et Till Steinbrenner (DE), Vladimir Us (MD), Martina Angelotti (IT), Leandre D’Souza (IN)...


SIGNAL est soutenu par la Ville de Bruxelles, l’Institut finlandais, Art Promotion Centre Finland et Frame Contemporary Art Finland ; en collaboration avec La Bellone, la Fabrique de Théâtre et Nuit Blanche, avec l’aide du Salomon R. Guggenheim Museum, du Far° (Nyon), de l’Athénée Royal Serge Creuz, de la Galerie Horta, de la Ferme du Parc Maximilien, la Cellule équidés-Service Propreté et espaces verts de la Commune de Schaerbeek et de la Direction de la Sécurité Publique de la police fédérale.

MERCREDI 27.09

1/ Atelier mené par Vassia A. Vanezi
La Bellone/Studio

Synthèse
Synthèse est un processus qui permet de créer ensemble une œuvre commune et collective, et de partager les souvenirs de la maison de son enfance. Le projet rassemble des récits enregistrés, d’abord à l’hôpital général de Nicosie, à Chypre, et dont une deuxième partie a fonctionné comme un projet à l’intérieur du projet de Rick Lowe Victoria Square, à la Documenta 14 d’Athènes. La troisième partie prendra place à Bruxelles dans le cadre de la Urban Academy de SIGNAL.
Il s’agit de se rassembler, il s’agit de parler et de faire ensemble, de partager des mots, des histoires, de révéler les peurs et les espoirs. Il s’agit de se retrouver. Il s’agit d’unité. Il s’agit de la condition humaine.

2/ Atelier mené par Leandre D’Souza
Beursschouwburg

Esthétique vs Ethique dans la pratique de l’art contemporain: l’enjeu ultime !

ArtOxygen (ArtO2) est une organisation d’art contemporain indépendante basée à Mumbai, Inde, depuis 2009. Ils programment et produisent des projets artistiques qui remettent en question l’idée de « public », dans tous ses usages et ses significations.Art02 envisage l’art comme un travail. L’art ne peut pas être immobile. Il doit rester vivant, respirer et s’accorder aux espaces qu’il occupe ainsi qu’aux personnes qu’il engage. L’une des questions les plus pressantes qu’Art02 cherche à poser, cruciale quant à son hypothèse fondatrice, est : une telle approche curatoriale et artistique pourrait-elle être une voie d’avenir pour les pratiques d’art contemporain ? En quoi la vie d’une œuvre est-elle déterminée et stimulée par un système complexe de facteurs externes (le lieu et les gens qui l’occupent), et à quelles conditions sa forme reste-t-elle dans un état d’ouverture ? Comment pouvons-nous valider une telle pratique ? Comment pouvons-nous défendre que c’est précisément à cet endroit et à ce moment que la valeur d’un travail advient véritablement ?

Leandre D’Souza est la directrice et curatrice d’ArtO2 et commencera la session en introduisant quelques concepts liés à ses projets artistiques basés sur la pratique. Cela mènera à un quizz, pour lequel les participants seront séparés en deux groupes pour un challenge de questions liées à la relation entre l’esthétique et l’éthique dans les pratiques d’art dans l’espace public. A la fin de chaque question, les concurrents seront invités à un match qui déterminera l’équipe gagnante. Après le challenge, un plan consolidé sera réalisé, sorte de document préliminaire reprenant les idées, point de vues et nouvelles trajectoires à explorer et élargir.

3/ Atelier mené par Eero Yli-Vakkuri & Pietari Kylmälä
La Bellone / Cour

Trans-Cheval
Les ateliers « Trans-Cheval »  proposent de découvrir nos relations avec les animaux aujourd’hui. La plupart des villes européennes se sont érigées avec l’aide des chevaux. Mais plus nous pensons être devenus développés, plus la présence des animaux dans nos vies pose question. Plutôt que de voir les chevaux comme des vestiges du passé, nous devrions nous adresser à eux comme à des spécialistes du développement durable. Les ateliers sont proposés en collaboration avec la police montée belge. La police donnera une description détaillée de son travail, et partagera certains des outils auxquels elle a recours. Cette présentation s’appuiera sur quelques exercices physiques légers, un survol de notre histoire avec les chevaux, et une analyse de la remise en question que le cheval impose aux concepts de modernité, d’efficacité et de développement.

JEUDI 28.09

1/ Atelier mené par Till Steinbrenner & Lotte Lindner
La Bellone / Cour

Agir in situ
Nous agissons toujours in situ puisque les lieux font naître en nous des comportements ou façons d’agir spécifiques. Mais des façons d’agir spécifiques peuvent-elles en retour changer des lieux, ou même en générer ? Jusqu’où cela est-il possible dans l’espace public partagé ?
Dans notre travail, nous analysons d’abord intensivement des espaces publics donnés ainsi que des institutions d’art comme des musées et des galeries. L’Histoire, les histoires, l’architecture, les mouvements sociaux des peuples et leurs rituels, leurs attentes et leurs règles… tout cela s’entremêle dans ce que nous percevons comme un lieu. Et nous demandons : est-ce qu’il doit forcément en être ainsi ? Notre comportement est-il forcément fonction du lieu où nous nous trouvons ? Cela serait-il envisageable autrement ? Pouvons-nous pousser des gens, de manière subtile ou offensive, à agir de façon différente, à percevoir les choses autrement ? Que se passe-t-il si une chose, si claire qu’elle en est aveuglante, échappe à notre champ de vision? Que se passe-t-il si les bancs d’une église sont tournés vers la Mecque ? Que se passe-t-il si une voix flatteuse m’entraîne dans un quartier désert de la planification urbaine ? Tout ce qui est gardé par un videur est-il excitant ?
Parcourant la ville, nous voulons découvrir et analyser les lieux, les rituels, et en construire de nouveaux. Comment un lieu nous influence-t-il et comment pouvons-nous influencer un lieu ? Nous voulons aussi bien imaginer et tester des concepts excessifs que des interventions réalistes.

2/ Atelier mené par Eva Verity
La Bellone / Studio

Sans malaise, pas de complices
Dans cet atelier, Eva Verity partagera certaines pratiques sociales du travail de la compagnie, et la façon dont la compagnie utilise le malaise et l’inconfort temporaire comme outils pour générer du lien et développer la confiance mutuelle de collaborateurs qui ne se connaissent pas les uns les autres. Les participants prendront part à des exercices interactifs ainsi qu’à des jeux qui mettent en œuvre l’« acupuncture sociale », et démontreront qu’une légère maladresse peut stimuler grandement l’intimité et l’engagement.

1/ Atelier Mené par Linda Di Pietro
Beursschouwburg

Rapprochez-vous - Pratiques de communautés et co-création
En 2016, le festival de Terni a invité quatre artistes en résidence dans le cadre du projet ‘Foresta’. Pour cette résidence, on demandait à Leonardo Delogu, Michele di Stefano, Friso Wiersum, Veridiana Zurita d’observer d’un point de vue inspiré une ville (Terni) et un festival en questionnement par rapport à son territoire. Dans le but de repenser le rôle d’un festival dans une ville, et le rôle des artistes dans la fabrique d’un festival, leur proposition à la direction du festival a été de co-créer un programme artistique.
Les institutions culturelles et les festivals sont confrontés à des changements complexes et repensent constamment leurs relations avec les artistes et les publics.
Rapprochez-vous est une invitation, une prière et un conseil. L’idée de ce partage des décisions était de donner une voix et de répondre aux besoins et intérêts des membres de communautés locales, d’offrir une place à l’engagement communautaire et au dialogue avec les artistes, et d’aider les artistes à développer des talents qui soutiennent leurs objectifs individuels et communautaires.
L’atelier, après une présentation du contexte spécifique du festival de Terni et de ses réalisations, passera ensuite par des discusssions et dispositifs interactifs soulignant les questions de confiance et de pouvoir qui jouent dans une situation de co-création entre artistes et organisateurs. La co-création est-elle vraiment possible?

VENDREDI 29.09

1/ Atelier mené par Martina Angelotti
Beursschouwburg

SUR et autour de la place
A travers une excursion iconographique, cet atelier/conférence retrace le rôle de la place publique à Bologne, entendue comme un espace social et politique traversé par plusieurs générations de mouvements estudiantins et d’opposition, documentés dans quelques médias indépendants en place depuis les années 1970. Le récit commence dans la deuxième moitié de cette décennie, pour explorer les usages de la place et les connotations dont elle s’est chargée, jusqu’aux temps récents quand, en 2007 à Bologne, a démarré le projet ON, établissant ses bases théoriques et artistiques sur la Piazza Verdi. Dans cette généalogie chronologique, l’accent est mis, à travers quelques productions et interventions, sur la façon dont le concept d’espace public a évolué à travers les années. Pas uniquement en générant de nouvelles images et de nouveaux types de relations entre les places et les personnes, mais également en promouvant des contenus qui prennent forme dans d’autres places et espaces du contexte social. 

2/ Atelier mené par Brigitte Mounier
La Bellone / Studio

Tous, ensemble, dans l’espace public
L’espace public est par essence notre capital culturel démocratique commun.
Ce qu’il s’y passe aujourd’hui, ce qu’il nous dit de son passé, les multiples façons d’y agir maintenant, de le transformer pour l’avenir, en font la première bibliothèque encyclopédique vivante et gratuite à notre disposition.
Partant de là, l’intervenante abordera d’abord la question du rassemblement dans la cité en la reliant à l’histoire du spectacle vivant : le théâtre a racines communes avec l’exercice de la démocratie et l’occupation de l’espace public ; puis elle invitera les participants à partager et revisiter quelques outils de la démocratie participative et son expression artistique dans l’espace public.

3/ Atelier mené par Vladimir Us
La Bellone / Cour

Espaces partagés (un espace pour moi et pour rencontrer les autres)
Si vous aviez la chance de repenser l’environnement urbain dans lequel vous vivez, à quoi ressemblerait-il?
A quoi ressemblerait votre espace privé, et quel genre d’espaces publics (partagés) où interagir avec les autres proposeriez-vous ?
Imaginons un quartier pour le futur au cours d’une séance de dessin !
La plupart d’entre nous avons grandi et nous sommes développés dans un environnement (le plus souvent urbain) minutieusement conçu, sans avoir eu de possibilité d’influencer son organisation, ou de le modifier.
Dans les moments de crises, ou dans les périodes de changement radical, quand le système de contrôle révèle ses failles, les gens ont tendance à se saisir de cette occasion pour mettre au premier plan leurs besoins individuels, en oubliant souvent les besoins collectifs.
L’atelier propose d’offrir un espace d’analyse des standards de la planification urbaine et de l’architecture des villes qui ont vu le jour à travers différentes traditions, apparues sous des régimes politiques et économiques variés, dans des contextes divers. Ceci a également influencé le type de relations (l’intensité, l’ouverture, etc.) que les gens ont développé au sein de leur famille, avec leurs amis ou avec leur voisinage.
Au-delà des différences que cette séance nous encouragera à identifier, nous prêterons attention aux choses que nous pourrions avoir en commun – le besoin de rencontrer et d’interagir avec les autres étant l’un d’entre eux.